Raffarin : c’était gagnable

Dans Sud-Ouest dimanche du 13 mai, Jean-Pierre Raffarin confie que "cette élection était gagnable pour la majorité" mais que "les comportements ont été davantage sanctionnés que la politique". "Le style hyperactif de Nicolas Sarkozy a pu heurter nombre de sensibilités plus tempérées", explique-t-il.

L'ancien premier ministre reconnaît qu'il était "pessimiste depuis plusieurs mois "concernant les chances de réélection de Nicolas Sarkozy parce qu'il "a pensé son quinquennat en une seule pièce les cinq ans durant". "A mon avis, un quinquennat se doit d'être appréhendé en deux phases : trois pour mettre les choses en place, deux ans pour la perspective....", poursuit le sénateur de la Vienne.

Par ailleurs, M. Raffarin qualifie de "profonde déception" et d'"incompréhension" le choix de Bayrou de voter "à titre personnel" pour François Hollande. "Ce choix est, pour le centre, une impasse. C'est une réaction très personnelle, l'histoire entre deux hommes qui se termine par ce signe de rupture brutale. Les tensions personnelles l'ont emporté sur les choix politiques", regrette l'ancien premier ministre.

Évoquant la prochaine échéance électorale, les élections législatives de juin, Jean-Pierre Raffarin martèle son credo : "priorité à l'unité". "Le délai est très court. Dans les situations de défaite, les divisions sont mortelles", affirme-t-il.

Selon lui, le temps de "l'autocritique" viendra "à l'automne". "Il conviendra de réfléchir à la stratégie d'avenir, à maintenir une UMP forte, seule réponse possible face au FN et au PS. Une UMP fondée sur la diversité ; en fait, un mouvement de mouvements", détaille-t-il. (AFP)