La solitude de l’isoloir

Un bulletin pour le candidat de droite dans la main… droite, un bulletin pour le candidat de gauche dans la main… gauche, le rideau de l’isoloir tiré, quelle main va décider de mettre son bulletin dans l’enveloppe ? Mettre les deux, un pour réduire la dette, un pour les augmentations ; déchirer chacun des deux et mettre deux moitiés, une pour l’humaniste et l’autre pour la République ; ou une moitié pour 60 000 emplois dans l’éducation, une pour préserver le peu de retraite. De toute façon ça fera un bulletin nul ; glisser un bulletin blanc, ça n’est pas pris en compte ; alors, autant rester chez soi ; oui, mais ça ne fait pas un bon citoyen. Alors, j’en glisserai un seul. À vous de deviner, moi, je ne sais pas encore, quitte à faire le choix inverse du premier tour, car, entre les deux, de tours, il s’en est passé des choses, pas très agréables à entendre, ce qui n’empêche pas les candidats de se serrer la main. La démocratie, mais qui fait fi de qui ? Du votant.

Puis je passerai au bureau pour glisser dans l’urne mon bulletin, en ayant pris soin avant de bien saluer mes copains de droite, du centre, de la gauche, et même de l’extrême gauche. Je les aime tous bien, je les connais à les fréquenter dans les réunions de quartier, les associations, dans les commerces, sauf les cafés, dans la rue. Mais alors, je fais fi d’eux aussi. Je n’irai pas au dépouillement, pour ne pas qu’on se prenne de bec, une fois n’est pas coutume. Quoique dans ma ville, c’est déjà joué.

Et on reprendra son bonhomme de chemin, entre le bénévolat et le guet des hausses d’impôt. On a beau souhaiter le bien du pays et vouloir, dans son esprit, réduire la dette, on ne sait pas résister à une âme en déshérence, même si quelquefois on râle… contre le social de gauche alors qu’on n’a pas tous les moyens pour tout le monde, contre le social de droite qui a l’air de donner un peu moins pour pouvoir donner plus longtemps.

ÇA Y EST ! J’ai voté. Mais lequel ai-je donc mis ?

Tiens, j’ai oublié de poser la question à mon copain de la gauche-gauche. Comment reconnaître un riche ici, puisque j’ai entendu dire : « Si tu croises un riche, fais-lui les poches » ? Avec ma veine celui qui a exhorté à cela ne sera pas là pour me défendre quand le serai au poste. Au fait, ne suis-je pas riche ? Sus à tous, les riches, les pauvres, les expatriés, les immigrés, les migrants, les propriétaires de leur petit ou grand logement, les locataires, les pavillonnaires, les HLMaires,  les classes sociales au-dessus et au-dessous, les présidents de tout, les maires, les conseillers de tout !  Et dire qu'il y a les législatives en suivant et voter pour un qu'on ne voit jamais !Non, non, j'en oublie ma gentillesse. Stop.

Bon, tout cela, c’est de la fiction, puisqu’il me reste encore samedi et dimanche avant l’ouverture du bureau de vote. D’ici là, j’aurai bien changé d’avis.

L’internaute taquin à ne pas prendre au sérieux.