Eau sociale

Le Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) veut montrer qu'il s'engage sur la voie de la solidarité. En charge de la distribution de l'eau dans 142 communes de la région parisienne, le Sedif et Veolia, qui exploite le réseau depuis 1923, ont présenté hier aux élus franciliens « Eau solidaire », un dispositif garantissant un prix social de l'eau. « Nous sommes les premiers à mettre en place le droit à l'eau », se targue Christian Cambon, premier vice-président du Sedif, où la ressource est plus chère qu'à Paris (environ 1 €/m3).

265 000 familles concernées

Le nouveau contrat liant Veolia au Sedif prévoit le versement d'une enveloppe de plus de deux millions d'euros chaque année dans un fonds dédié aux clients qui ont des difficultés à payer leurs factures d'eau, en particulier lorsque celles-ci dépassent 3 % de leurs ressources financières, ce qui représenterait près de 265 000 familles dans la région.

Concrètement, si le foyer est abonné directement au Sedif – il reçoit ses factures à son nom –, il pourra bénéficier du chèque d'accompagnement personnalisé (CAP). D'un montant de 10, 20 ou 30 €, il sera remis sous conditions par les centres communaux d'action sociale (CCAS) dans les mairies. Si la famille n'est pas abonnée et vit en immeuble – les charges sont comprises dans le loyer –, elle pourra faire appel au fonds de solidarité pour le logement (FSL). C'est le conseil général qui étudiera alors au cas par cas l'aide accordée. « L'idée est d'intervenir très en amont pour éviter d'avoir à réaliser des coupures d'eau », précise Anne du Crest, responsable de la mise en œuvre du programme chez Veolia Ile-de-France. Mais l'exploitant prévient : « On ne confondra pas les mauvais payeurs qui jouent avec l'argent public et ceux qui ont réellement des difficultés à payer. »