Deux économistes peu optimistes

Pour beaucoup, la France est la prochaine sur la liste des dégradations des agences de notation. Ce ne serait qu’une question de temps.

C’est notamment l’avis des économistes Marc Touati et Jean-Pierre Petit.

« Le récent chiffre de la production industrielle au moins de juin, en fort recul de 1,6 %, remet drastiquement en cause les perspectives de croissance envisagées par le gouvernement français. La croissance du second trimestre devrait en cela être proche de 0. Le chômage demeurant par ailleurs élevé, il sera difficile pour les autorités françaises de faire un très gros effort pour réduire le déficit public [sous peine de priver totalement d’oxygène l’économie]. La France a, à mon sens, déjà mangé son pain blanc », déclare Marc Touati.

« Je vois mal comment la France pourrait maintenir son triple A au cours des prochains mois alors que les fondamentaux macroéconomiques sont plus dégradés qu’aux États-Unis. La croissance potentielle est plus faible. Le vieillissement est plus accentué. Il y a déjà un niveau très élevé de prélèvement public. La période électorale qui s’annonce n’est en général pas propice à la rigueur financière. À moins d’annoncer rapidement et préventivement un nouvel et crédible effort d’ajustement budgétaire, la France a de bonnes chances de perdre son triple A », indique de son côté Jean-Pierre Petit.

Didier Demeester, président et gérant de Talence Gestion pointe du doigt, quant à lui, les difficultés rencontrées dans la zone euro. « Le temps joue contre l’Europe. Plus on essaie de régler le problème de la liquidité, plus on accentue le problème de la solvabilité. Cela conduit à une augmentation des coûts de financement des pays de la zone euro qui ne bénéficient pas de plan de soutien qui, du coup, impacte négativement la croissance. Si l’on ne rompt pas rapidement ce cercle vicieux, alors la note de la France sera très probablement amenée à être dégradée ». (Source Easybourse)